Source : Lieux communs
Il n'y a pas très longtemps, finalement, que j'y suis venu, à ces petits grains rouges et sucrés, croquants, juteux, tacheurs, collants (l'illustration ci-dessus est une grenade idéale, illusoire, factice, celle de dessous serait déjà plus juste :
j'adore ça sauf que, il faut le reconnaître ça n'est pas très facile à manger (comme, par exemple, le mille-feuille, impossible pour une personne sensée de consommer ça dans la rue, à moins d'être naturiste, vacancier, et encore) car la grenade n'est pas une fille facile qui se laisse goûter, comme ça, par le premier venu, et nécessite un certain rituel, d'abord, un couteau pour l'ouvrir proprement, et suscite ensuite la perplexité devant cette multitudes de grains rouges, rangés en apparence n'importe comment mais qui, quand on a re-coupé en deux, et encore en deux, révèlent, lorsqu'on donne à l'épiderme une torsion contraire à celle qu'il a naturellement, un certain ordonnancement plutôt plaisant à l'oeil (et facilitant pour la bouche la façon de les consommer, de les égrainer [..]