Source : EightDayzaWeek
A la fois caustique, noir, relativement urbain et volontiers grotesque (le couple fiftieso-twinpeaksien d’ «ogres » locaux en fait de sacrées caisses), ce conte moderne (une initiation surclassique, aux figures, situations et aux enjeux grimmesques, dont la charge gothique est sacrifiée sur l’autel du top-contemporain (macabre sanglant, extrême-violence, ghetto black, TV addiction, sexualité marginale…)), évoquant -avec une certaine justesse- à certains un Goonies baroque (les caves des hystéros Fratellis bros sont aussi riches en frissons et en promesses), est à la fois plastiquement percutant, plutôt réjouissant dans ses outrances (le titre tourne cartoon à de multiples occasions, tandis que le couple freakos se «décompose ») et volontiers captivant dans ses enjeux métaphoriques et moraux (Craven n’avait alors encore rien perdu de sa grinçante et coupable amertume post-Nam : la thématique globale du « Peuple d’en Bas » est à rapprocher évidemment de nombreuses œuvres, politiques ou non, de Metropolis à Delicatessen, en passant par Total Recall ou les égouts-placards de Tim Burton (Batman Returns en tête !)…, un jour ou l’autre ce qu’on ne veut pas voir, qu’on réprime, qu’on écarte, qu'on lock behind the door… vous tue !) [..]