Source : The never ending blog
Adieu l’Ondine je t’aimais bien On nageait dans les même palais tu sais On lutinait les mêmes ondins On se jouait les mêmes drames Lorsqu’un mortel me prit pour femme. Adieu l’ondine je vais mourir C’est rien de périr en été, tu sais Et j’pars en vrille sans t’faire de peine Car vu que tu es une sirène, Un peu d’écume te tient lieu d’âme. Mais j’veux la cérémonie J’veux qu’tu boives le thé d’minuit J’veux qu’ton coeur ne soit pas d’pierre Quand c’est qu’on m’mettra sous terre. Adieu Cruel j’y pense encore L’idylle d’un soir de Messidor Toi qu’était beau comme le silence Toi qu’était lourd comme une présence Toi qu’était un peu maladroit. Adieu cruel je vais mourir C’est cool de mourir en Léthé tu sais Je pars en terre sans faire de bruit Dans une bière fraiche toute mousseuse Fauchée par la grande moissonneuse. Et j’veux qu’tu sortes faire un tour Et que tu ne sois pas sourd J’veux qu’tu sortes des ténèbres Du côté de Tostes Funèbre. Adieu l’enchanteur je t’aimais Adieu l’enchanteur je t’aimais tu sais Toi qui m’as tant fait écrire mais Ma plume est toute ensanglantée Ma seringue traîne dans l’encrier Adieu l’enchanteur j’vais mourir C’est hot de mourir en été tu sais Et j’pars en braise l’âme ravie Emportée par tes ballades Tes hymnes et tes litanies Mais j’veux qu’ tu chantes j’veux qu’ tu brûles Et que tu franchisses le seuil J’veux qu’tu chantes j’veux qu’tu brûles Les planches de mon cercueil. Adieu collègues j’vous aimais guère Adieu collègues vous m’étiez allergiques Vous et vos inspecteurs hostiles Vos carnets d’notes et vos stencils Vos bavardages pédagogiques Adieu collègues je vais mourir J’vous laisse à vos autocritiques J’ pars en fumée, foin de mon âme, Que j’vendais par mois neuf mille balles A l’Education Nationale. Et j’veux qu’on pense j’veux qu’on prie Et que tout le monde se mette en deuil Je veux qu’on pense j’veux qu’on prie Quand j’aurais tourné de l’œil. Adieu mes songes j’vous aimais bien Adieu mes songes adieu mes créatures Vous qui viviez l’autre aventure Vous qui étiez plus vrais qu’nature Puissiez-vous survivre à mon corps Adieu mes songes je vais mourir Jamais vous n’m’avez déserté Et puissiez-vous perdurer Dans d’autres rêves d’autres pensées C’est là mon plus cher désir E j’veux qu’on m’lise une seconde Et que l’on soit silencieux J’vaux qu’on m’lise une seconde Quand j’aurais quitté ce monde. Adieu mon homme je t’aimais Adieu les enfants j’vous aimais tellement Je prends le train pour le néant Et je fais des économies Un aller simple cela m’suffit. Adieu les enfants j’vais mourir C’est juste de mourir en été voyez de n'être plus,d'avoir été de n'plus faire envie ni pitié Et j’veux qu’on pleure qu’on soupire Et qu’on plante un grand laurier J’veux qu’on pleure qu’on transpire Et qu’on m’couche sur le papier.