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06
04
2009

La route - Cormac McCarthy

7 chroniques recensées

Liste des chroniqueurs sur ce sujet :
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La route,

de

Disponible chez Albin Michel
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J'ai lu un beau livre fort et marquant. Nous sommes nombreux à avoir fait le voyage. Nous avons suivi pas à pas l'homme et le petit sur la route. Nous les avons regardés tenter de survivre coûte que coûte. Et devant tant de souffrances subies : le froid, la faim, la peur, l'angoisse, la terreur, l'effroi, le désespoir, la maladie du corps qui s'épuise, nous nous sommes demandés pourquoi ...  

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Prix Pulitzer 2007, La route vient de paraître aux Editions de l'Olivier. En ce moment, on parle beaucoup de Cormac Mc Carthy comme l'auteur de No Country for Old Men que les frères Coen viennent d'adapter au cinéma (voir mon billet du 23/12/2007). Si vous pensez que No Country for Old Men est violent et noir, alors La route, c'est autre chose. Nous sommes dans un futur proche ? Depuis quelques années, un cataclysme inconnu a pratiquement rayé de la carte tout être vivant ...  

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La route est un roman qui nous propulse hors du temps, hors nos repères sociaux. Restant seulement les besoins vitaux, le peur et l'envie d'être optimiste dans le regard de son enfant. Le récit est linéaire, comme leur route. Pas de but précis, pas d'histoire précise. Des jours qui se lèvent et qu'il faut vivre avec force et méfiance. Comme nos personnages, on perd les repères de temps, de vitesse, de distance. Aucun nom pour le père ni l'enfant, aucun nom de lieu, même pas de syntaxe classique pour les dialogues ...  

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Il y a un homme, son fils, anonymes tous les deux, qui descendent vers le sud. Ils marchent le long de la route même si celle-ci n'est pas sûre, même si l'on doit s'abriter des silhouettes qu'on aperçoit parfois, même si les autres, ceux qu'on ne connait pas, ceux qui pourraient bien ne pas être « les gentils », sont susceptibles de déferler par l'arrière. Ils marchent le long, s'abritent où ils peuvent, quand ils peuvent, mangent ce qu'ils trouvent lorsqu'ils trouvent. On dit que La route est un roman de SF post-apocalyptique, en réalité c'est un roman de l'ailleurs ...  

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En fermant La route de Cormac McCarty, je me suis fait la réflexion qu'il est parfois des chroniques impossible à écrire. Utopiste pour moi d'arriver à trouver les mots justes pour retranscrire ce que j'ai pu ressentir tout au long de cette lecture : On ne sait pas ce qui s’est passé. On ne sait pas où l’on est. Le monde est recouvert de cendres encore fumantes. Pourquoi ? On ne sait pas. L’homme ne parle jamais du passé ...  

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J’aurais aimé ouvrir cette catégorie littéraire avec un livre un petit peu plus léger. Mais il se trouve que c’est La Route, dernier roman de Cormac McCarthy, que je viens, enfin, de lire, qui sera le premier livre évoqué dans ce blog. Faute d’un roman léger, il s’agira donc d’un chef-d’œuvre : je ne pense pas que l’on perde au change. La route est un roman postapocalyptique. Un homme et son fils traversent un pays indéterminé, mais que l’on peut envisager comme étant les États-Unis. Le temps est aussi peu connu, sans doute s’agit-il d’un futur plus ou moins lointain, le roman ne précise pas plus de dates ...  

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Ce livre est construit comme une énigme. L'auteur nous donne très peu d'indices nous permettant de situer les personnages. On n'a aucun repère spatio-temporel, mis à part la saison, et encore, peut-être le pays est-il froid toute l'année. Cela contribue au mystère. Sans repères spatio-temporels, le lecteur se sent un peu perdu, et ce que nous lisons est encore plus étrange. Les personnages non plus ne peuvent être situés. Ils ne possèdent pas de marques de civilisation et d'humanité: ils n'ont pas d'identité ni d'âge, comme si tout cela avait été balayé à l'instar de la civilisation, et de l'humanité. Bien sûr, on découvre quelques vestiges de civilisation ...  

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Note : 4/5 (7 notes)


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