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03
2009

La vie des autres - Florian Henckel von Donnersmarck

15 chroniques recensées

Liste des chroniqueurs sur ce sujet :
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La vie des autres, 
De ,

Avec T. Thieme, M. Gedeck, U. Mühe
Sortie en salle le 31 janvier 2007
Sortie en DVD le 25 octobre 2007
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"La Vie des Autres", c'est la vie des 17 millions de citoyens de la République Démocratique Allemande, que la tristement célébre Sécurité Intérieure, la Stasi, avait pour mission d'espionner. 100 000 membres et 200 000 collaborateurs réguliers étaient chargés de cette mission, et de compiler tout cela dans des rapports soigneusement archivés. Quand après la chute du Mur, Georg obtient le droit de consulter son dossier, ce sont des dizaines de classeurs que l'archiviste admiratif lui amène ...

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Un officier du ministère de la sécurité d'état donne un cours à l’université de la Stasi. Il fait écouter à ses étudiants l’enregistrement d’un interrogatoire dont on voit les images en alternance avec les images de la classe. Gerd Wiesler achève son cours quand le colonnel Anton Grubitz, ancien camarade de promotion, l’invite au théâtre. Une allusion donne le ton des rapports entre les deux hommes quand le colonel feint de plaisanter qu’il a obtenu ses examens en partie grâce à Wiesler le bûcheur… Et, d’une certaine manière, pendant tout le récit (articulé sur tout autre chose), le puissant Grubtiz n’aura de cesse de lui rendre la monnaie de la pièce en humiliant le fonctionnaire Wiesler ...

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Dès le départ Gerd Wiesler pose son personnage que l'on devine froid, entièrement dévoué à la cause, le Parti , un être conditionné, formaté, totalement convaincu par l'idéologie est-allemande d'alors. Nous découvrirons au cours du film un être solitaire et vide sentimentalement . A l'opposé le couple qu'il va devoir surveiller est riche intellectuellement et uni par la passion qui le dévore. Cet amour plus l'échappé intello que leur permet leur statut d'artistes les maintient à flots malgré un régime pesant et brimant. On devine l'écriture de Georg bridée, il s'auto-censure en quelque sorte, pendant ce temps Christa-Maria endure un drame secret ...

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4 années de recherches avant 37 jours de tournage, pour un résultat édifiant. Comment ne pas être entraîné par cette histoire, par l'Histoire européenne, proche de nous, quasi contemporaine, mais qu'on connaît si peu encore... Un scénario minutieux qui ouvre les yeux sur les réalités politiques et sociales de ces années 80 et 90 de l'ancienne RDA, qui nous attache à ses personnages et nous fait craindre leur avenir ...

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C'est avec un grand brio que Florian Henckel von Donnersmarck revient sur une histoire brûlante, celle de la RDA et plus particulièrement de sa police secrète, la STASI, organisme d'Etat qui s'insinue dans les méandres, les interstices de la vie de chacun investiguant au mépris de tout respect de la vie privée bien sûr, au nom de la raison d'Etat ou encore plus de la raison personnelle lorsque cela arrange un ministre, lorsque un délit d'attitude, une opinion ne respecte pas la norme du parti, la norme édictée par l'Etat tout puissant. C'est sur un écrivain, un artiste sur lequel cette censure tombe ici, malgré ses relations privilégiées avec la famille Honecker ...

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L’actualité fait quelque fois l’objet de curieux télescopages. Après un "Géants de la Montagne" inachevé présenté il y a peu au Théâtre de la Ville, arrive un film allemand traitant plus ou moins du même sujet sous un angle un peu différent. LGDLM traitait de l’influence de l’Art et des artistes sur les masses laborieuses, et du pouvoir de leur donner le ‘supplément d’âme’ qu’il ne pouvaient trouver dans leur vie courante, toute entière vouée à la production et aux biens matériels. Il se passait dans l’Italie fasciste des années 20-30, où la censure et la propagande tendait à museler des auteurs tels que Pirandello pour imposer un modèle d’Homme Nouveau, tout en muscle et sans cervelle ...

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En voilà un gros morceau. La Vie des autres (Das Leben der Anderen, sorti en France le 31 janvier 2007), de Florian Henckel von Donnersmarck, est un film allemand qui rafle les prix des festivals par lesquels il passe. Et on peut dire qu'il les mérite. Berlin Est, 1984. Gerd Wiesler, officier de la Stasi (le service de renseignements chargé de surveiller tout ennemi potentiel de l’Etat) se voit confier la mission d’épier les faits et gestes du dramaturge Georg Dreymann. Ce dernier vit avec la grande comédienne Christa-Maria Sieland. Par un système ingénieux et sans scrupule, Wiesler prend le contrôle total de la mise sous écoute de l'appartement des deux artistes ...

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Le plus impressionnant, avec ce film, c’est de réaliser la proximité historique immédiate des faits rapportés par cette oeuvre de fiction, inspirée de faits réels. Parce que ça fout les boules, de se dire que dans les mois après ma naissance, à une époque où j’avais une existence concrète donc, se passait ce genre de chose dans un pays frontalier. La période de l’après-guerre n’avait rien à envier au régime du National-Socialisme. Le film est excellent, vraiment, parce qu’il nous plonge dans l’ambiance pesante d’un pays ...

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1984. RDA. La STASI, les services secrets de la RDA, depuis 1950, espionne quiconque est soupçonné du moindre murmure contre le régime à l’exemple du dramaturge George Dreymann, à leurs yeux (ou leurs œillères), trop irréprochable pour l’être réellement, ainsi que sa compagne, l’actrice Crista-Maria Sieland. Le Ministre de la Culture charge un agent secret de les surveiller, officiellement parce que Dreymann est ami d’un metteur en scène interdit de travailler, officieusement parce que ledit ministre est épris de Crista-Maria Sieland à qui il fait subir un odieux chantage ...

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Waouh. Ça faisait longtemps qu’un film ne m’avait pas autant passionné. L’intrigue est parfaitement ciselée, le suspense est présent jusqu’au bout. Et ce film est humain, terriblement humain. Et c’est ça qui le rend beau. Si Good Bye, Lenin ! était une comédie sur l’ « Ostalgie » (mot inventé par les ex-allemands de l’Est pour parler avec nostalgie des bons côtés de la RDA) La vie des autres est son négatif, une tragédie et une critique sans complaisance du système politique et répressif est-allemand ...

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Est-ce donc moi, est-ce donc le retour précoce du printemps ou est-ce que vous êtes d'accord que nous avons rarement eu la chance d'avoir autant de bons films de cinéma ? J'ai vu "la vie des autres" et, pardonnez-moi de vous relater en tout premier une anecdote ayant un rapport lointain (mais une causalité si proche) avec le film: à la sortie, après la séance, une spectatrice qui s'était attardée comme nous jusqu'à la fin du générique, me dit, toute joyeuse:"Ah comme l'acteur est beau. Je ne vais pas en dormir ce soir. Il est beau non? Oh là là, quel phantasme d'acteur !" Si j'ai commencé par "ça "c'est parce que "ça" dit bien le bonheur qui submerge après un tel film ! ...

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Ah l’Allemagne de l’Est, tout un ensemble de souvenirs. Ah le bon vieux temps du communisme, du rideau de fer, de ce monde mystérieux et austère où la liberté était foulée au pied par un parti tentaculaire et omniprésent. La DDR c’était ce maillot gris plomb qui remportait un si grand nombre de compétitions sportives, pour la gloire du Parti, à coup d’anabolisants à doses massives. La DDR c’était aussi la Stasi, la police politique, qui contrôlait toutes les activités dites subversives, faisait en sorte que tous les ennemis de la pensée dominante et imposée ne puissent répandre leurs idées. Une gigantesque chasse aux sorcières baignant dans la paranoïa et qui a rythmé la vie de ce pays recroquevillé sur ses propres folles convictions ...

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Plus de 200000 condamnations prononcées, une moyenne de 30000 prisonniers politiques, 17 prisons, 55 agents officiels pour 10000 habitants, soit trois plus qu’en ex-Union Soviétique, 175000 collaborateurs officieux, 1 habitant fiché sur 4, 86000 citoyens à isoler du reste de la population en cas de crise interne majeure parce que considérés hautement nuisibles à l’État : voilà, résumée, les 40 ans d’activités de la Stasi, le service de police politique de l’ex-RDA ...

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Voici un film au rythme lent et un peu glacé, reflétant à la perfection ce que l'on peut s'imaginer d'une Allemagne de l'est coupée du monde, enfouie dans la crainte de déplaire à un régime socialiste dur et implacable. J'ai beaucoup aimé ce film. Les acteurs sont bons et l'intrigue prenante. L'écriture prend encore ici sa dimension d'arme, dernier recours contre le silence ...

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Voici un plongeon saisissant dans cette ambiance grise d'un Berlin-Est aux avenues imposantes et désertes bordées de grands immeubles aux façades sobres. Derrière certaines d'entre elles se trament des drames et se jouent les intrigues orchestrées par des régimes dont l'action ne peut que rappeler les pires moments de notre civilisation. Cette chasse ouverte par les autorités Est-Allemandes aux intellectuels soupçonnés de propos subversifs envers le régime en place est implacable ...

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Note : 4.4/5 (25 notes)


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Commentaires

Une très belle histoire d'amour

La Vie des autres c'est en quelque sorte la notre vue par les yeux et surtout entendue par les oreilles de la Stasi, la police d'état qui était à la RDA ce que le KGB était à l'URSS (et ce que sont encore un peu les RG à notre France bien-aimée pour rebondir sur l'actualité ...).
Henckel von Donnersmarck aurait pu situer son film dans les années 50 ou 60, à un chapitre précédent et révolu de notre histoire.
Mais l'intrigue est datée de ... 1984, juste avant l'arrivée de Gorbatchev à Moscou et la chute du Mur à Berlin : ce n'est finalement que la page précédente dans le grand livre. Presque aujourd'hui, peut-être demain.
Comme s'il fallait nous rappeler que la transformation du siège central de la Stasi en musée d'archives n'est pas la garantie que le spectre de Big Brother s'est bien éloigné pour toujours.
La référence n'est sûrement pas fortuite, puisque 1984, c'est aussi l'année du roman de G. Orwell.
Le film démarre lentement mais c'est pour mieux nous immerger dans l'ambiance lugubre des couloirs grisâtres de la Stasi et des rues désertes de Berlin Est.
Puis l'intrigue se noue à partir de trois fois rien et sous cette histoire d'écoutes téléphoniques et de fiches policières, se découvre alors une très très belle histoire d'amour.
Une belle histoire d'amour où une actrice de théâtre (que l'on connaîtra à peine) se retrouve au centre de la vie de trois hommes différents, mais une histoire désespérée : que pouvait-on espérer sous un tel régime ?
Au-delà du contexte politique de l'époque, il semble bien que les hommes, même équipés d'écouteurs et de micros, n'arrivent guère à franchir les "murs" qui les séparent et à communiquer entre eux (Brecht est d'ailleurs cité dans le film).

BMR & MAM - 19.03.07 à 09:07 - # -

Apparemment, ce film a également un succès inattendu en Chine : voir un extrait de Courrier International.

BMR & MAM - 13.04.07 à 12:20 - # -

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