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05
2008

Caramel - Nadine Labaki

10 chroniques recensées

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Caramel,
De
Avec N. Labaki, I. Antar, Y. Elmasri

Sortie le 15 août 2007
 
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Caramel, production franco-libanaise, est le premier film de Nadine Labaki, scénariste, réalisatrice et interprète avec un casting d’actrices dont c’est la première apparition à l’écran. Sur le modèle de "Vénus beauté institut", c’est la chronique dans un quartier de Beyrouth de quatre amies libanaises fréquentant un salon de coiffure et d’esthétique un peu défraîchi, le "Si Belle" avec le B décroché sur le fronton. Layale, directrice du salon de coiffure, jolie femme énergique et extrêmement coquette, est amoureuse d’un homme marié qui la sonne au téléphone et la fait se précipiter à des rendez-vous en voiture dans des terrains vagues ...
 

Caramel prend pour décor principal un institut de beauté à Beyrouth. Cinq amies d’âges différents y travaillent et évoquent leurs amours, le mariage et le sexe. Le film s’est tourné sur six semaines, il y a tout juste un an, entre mai et juillet 2006. Le Liban était alors bercé par un vent d’indépendance et d’espoir consécutif au départ des Syriens après l’attentat contre Rafiq Hariri, le Premier ministre du pays. L’ambiance s’est sérieusement dégradée depuis et Beyrouth est redevenue une ville bombardée ...
 

Décidément l'été réservait quelques bonnes petites surprises côté cinéma. Sans compter les deux documentaires dont a déjà parlé (le Vergès et le Gangster), et après La nuit des tournesols en Espagne, voici Caramel au Liban. Comme son titre l'indique, ce film se coule tout en douceur. C'est un peu (et même beaucoup) la version libanaise de Vénus Beauté Institut. Les vies, les amours qui se croisent autour d'un institut de beauté ...
 

Le caramel se malaxe, se goûte, s'étale et arrache. Son onctuosité, sa couleur sont aussi très sensuelles. Le film commence par une Jolie mise en bouche. J'ai souvent vu ce film comparé à Vénus beauté (Institut), je ne suis pas allé voir ce dernier et ne le verrai sans doute jamais. Je crois que le fait que l'histoire de Caramel se situe à Beyrouth lui porte déjà une autre dimension. On y découvre des femmes qui doivent continuellement se faufiler à travers les conventions (virginité au mariage, être mariée pour réserver une chambre d'hôtel) ...
 

Et oui comme le caramel ce film a un gout sucré, une douceur agréable jamais écœurante. Beyrouth , mais le lieu principal est ce salon de beauté, ces femmes et chacune à son histoire. Sous des dehors de film aérien, une comédie au titre même de la vie de tous les jours…et l’histoire nous enseigne qu’ici plus qu’ailleurs elle fut souvent impitoyable et meurtrière…les parcours différents de chacune de nos héroïnes, oui appelons les comme cela, affronter la vie de tous les jours relègue parfois les Lara Croft sur le banc de touche ...
 

Un moment de bonheur simple. Il est des films, tout simples, qui ont la faculté de vous mettre le sourire aux lèvres et de vous faire croire en un monde où il fait bon vivre. Caramel est de la veine de ces films. L’histoire, est banale, une tranche de vie de quelques femmes qui travaillent ou fréquentent un salon de coiffure, le « Si belle » que le « b » sur le point de tomber est très révélateur ...
 

e caramel, nous le voyons dès le générique, filmé en gros plans alors que des mains de femmes chargées de bracelets le cuisinent et le malaxent. Il ne s'agit pas de le manger, ou alors incidemment ; il fait ici office de crème épilatoire, et Layale s'en sert deux fois comme instrument de sa vengeance, contre la femme coupable d'être l'épouse de son amant, et contre le policier coupable de la verbaliser, et accessoirement de l'aimer ...
 

Beyrouth. Les stores du salon de beauté "Si (B)elle" s’entrouvrent timidement et laissent s’échapper les premiers rayons du soleil, avant la vague de chaleur étouffante de la rue. C’est par ce judas honteux que l’on espionne quelques jours de la vie de Layale, Nisrine, Rima, Jamale et Rose. L’une cherche l’amour, l’autre sa dignité ...
 

J'attendais beaucoup de ce film, mis à part sa sortie en DVD, sans doute un peu trop. Je l'ai bien aimé, c'est certain, mais je ne peux pas dire qu'il a été le coup de coeur que je pressentais. Cela dit, Caramel nous raconte de très belles histoires de femmes, courageuses et volontaires, de manière très sensuelle et grave. Il y a un petit côté "Vénus beauté Institute" incontestable, une certaine légèreté en moins et de profondeur en plus. Les images sont superbes, les silences émouvants ...
 

Ce n'est pas le Liban sous les bombes qu'on nous sert au journal télé, celui de poussières et de sang, mais un Liban couleur caramel qui nous est offert. Le caramel, ce n'est pas juste l'outil anti-poil de l'institut de beauté. C'est aussi la couleur du film, cuivrée, enchanteresse. C'est aussi une musique douce-amère qui nous accompagne avec bonheur. C'est enfin la tendresse qu'on éprouve à l'égard de ces portraits de femmes, des portraits justes et sincères de femmes tourmentées par des tracas quotidiens et universels ...

Note : 3.7/5 (24 notes)


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