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07
06
2009

Still Walking - Kore-Eda Hirokazu

15 chroniques recensées

Liste des chroniqueurs sur ce sujet :
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Still Walking,
De

Avec H. Abe, Y. Harada, K. Kiki

Sortie en salle le 22 Avril 2009
Still Walking - Kore-Eda Hirokazu
.
 

En poussant le bouchon à peine un tout petit peu trop loin, on pourrait dire qu’on est rapidement pris, devant le nouveau film de Kore-eda (tardivement révélé en France avec Nobody Knows, en 2004), d’une question probablement pas très "politiquement-des-auteurs-correcte". Et si cette comédie dramatique douce-amère, ce film choral rassemblant une famille à l’occasion de la "célébration" mortifère d’un souvenir collectif traumatique (la mort accidentelle de l’un de ses membres quinze ans auparavant) n’était pas japonaise mais, au hasard, française, qu’en penserait-on ? Si elle était signée Danièle Thompson et pas Hirokazu Kore-eda ...
 

Dans la famille Yokohama, il y a le père médecin ombrageux à la retraite, la mère qui n’a jamais travaillé mais régale tout le monde de ses plats compliqués, une fille épouse d’un gros feignant et mère de deux enfants, un fils qui vient de se marier avec une jeune veuve qui a un fils ...
 

La mort dans ce qu’elle a de plus beau s’associe bien trop souvent au cinéma à la tragédie et à l’emphase. Loin d’être un reproche (Benjamin Button fonctionne là-dessus et n’en demeure que plus sublime), ce constat permet de différencier les œuvres plus intimistes comme ce Still walking qui préfère la contempler autrement. Si le cinéma sert à recréer, insuffler, contempler la vie, il use également de la mort pour y parvenir. Kore-Eda Hirokazu, lui, part de la mort pour analyser le rapport à la vie. Y a-t-il justement une vie après la mort de l’autre ...
 

En 2004, Hirokazu Kore-Eda nous faisait doucement chialer avec un Nobody knows aussi pudique que touchant, récompensé à cannes pour l'interprétation de son héros haut comme quatre pommes. Cinq ans plus tard (et après une épopée historique inédite dans nos salles), le revoici avec un drame intimiste au sujet éminemment classique (le sempiternel week-end en famille sur lequel plane un deuil), mais où le traitement fait toute la différence ...
 

Ce film c'est de la vraie dentelle. Le film s'ouvre aussi sur de très belles scènes de cuisine japonaise qui donnent l'eau à la bouche, et nous font inventer des odeurs appétissantes. On rentre progressivement au coeur de cette famille, au coeur de cette journée de printemps. On y ressent le poids des traditions qui pèse notamment sur les femmes, vouées uniquement à être des femmes au foyer parfaites et dévouées ...
 

Cette chronique d’une famille rassemblée pour deux jours, une nuit, en un cérémonial qui laissera peu à peu transpirer d’infimes tensions, le tout baignant dans un léger tissu de mensonges et quelques secrets. C’est beau, c’est pesant une famille, c’est moche quand un fils se voit reprocher son manque d’ambition, ou surtout de n’avoir pas repris l’affaire paternelle. Quand celui-ci présente à ses parents une jeune veuve et son fils surgissent les préjugés issus d’une autre époque ...
 

Par petites touches, à la façon d’un peintre impressionniste qui ferait naître sous son pinceau un tableau, un instant figé d’une journée d’été, Kore-Eda Hirokazu, le réalisateur, va peintre non pas un tableau mais des centaines. Tableau d’une cuisine, d’une mère qui discute avec sa fille. Tableau d’un autel, d’une chambre au papier peint vieilli, d’une salle de bains au carrelage usé. Tableau d’enfants qui jouent dans un jardin ...
 

J'aime énormément ce que fait ce monsieur (avec une préférence pour Maborosi et After life), et celui-ci va rejoindre les deux précédents dans mon petit panthéon personnel. Vingt-quatre heures de la vie d'une famille, réunie annuellement à l'occasion de la commémoration du décès d'un des fils, qui s'est noyé il y a longtemps en sauvant un enfant sur la plage ...
 

Alors que sa mère lui apprend une de ses fameuses recettes et qu'elles discutent en attendant Ryota, la soeur de ce dernier remarque en s'adressant à elle de sa voix aigrelette : "Parfois, tu dis des choses terrifiantes sans en avoir l'air!". Ce très juste constat semble s'appliquer aussi à tout le film de Kore-Eda Hirozaku, qui nous montre la violence des rapports familiaux, l'acidité des rancoeurs et des regrets et la cruauté des convenances sociales camouflées derrière la chronique d'un week-end en famille ...
 

Il est des films magiques, où l’on sait, dès les premières minutes, qu’ils vont nous émouvoir, ou mieux, nous bouleverser, et que l’on va les aimer intensément. C’est le cas du nouveau film d’Hirozaku Kore-Eda, Still walking. Il suffit de trois fois rien au cinéaste japonais pour poser l’ambiance de son œuvre et d’y inviter le spectateur : Une discussion dans une cuisine entre Toshiko, une femme d’une soixantaine d’années et Chinami, sa fille trentenaire, sur la façon de frire les légumes, qui laisse déjà entrevoir un certain fossé entre les générations ...
 

Des films d’Ozu au récent Tokyo Sonata de Kyoshi Kurosawa, la capacité jamais démentie du cinéma japonais à porter un regard acéré sur la famille et ses contradictions continue d’impressionner. En effet, parmi les grandes puissances économiques mondiales, le Japon est le pays où l’importance du groupe et surtout de la famille est la plus grande, et où le respect et le culte des ancêtres disparus ne se sont jamais estompés ...
 

Après Nobody Knows, sur l’absence d’une mère, Kore Eda continue d’explorer le thème de la mort avec Still Walking où l’anniversaire de la disparition du fils aîné devient le prétexte de retrouvailles. La mort, la disparition, le manque sont des thèmes récurrents dans le cinéma. La mort de l’enfant aimé est un sujet délicat. Il est au centre d’un autre film, Stand by me, où le plus jeune fils fait tout pour être aimé de ses parents sans jamais y arriver. L’aîné est un objet de culte d’autant plus fort qu’il n’est plus là pour ternir sa propre image. Les souvenirs embellissent le passé au détriment du présent ...
 

Après le magnifique Nobody Knows, Hirokazu Kore-eda nous livre un nouveau film, Still Walking, moins cruel et difficile que la précédent, qui contait le quotidien d'enfants livrés à eux-mêmes, mais qui reste dans la verve de son style sensible, intime et doucettement mesquin. Ce film pourrait être la suite de l'oeuvre de Yasujiro Ozu, d'où les jeunes adultes criblés de doute seraient devenus des grands-parents blasés et tranquilles ...
 

Cette épopée théâtrale dégage un ressenti très particulier à travers une mise en scène personnelle de Kore-Eda qui rappelle notamment le grand cinéma d’Ozu mais qui dit s’inspirer de celui de Naruze. Après la mort de sa mère, Kore-Eda juge nécessaire de se mouvoir dans une introspective démonstration de ce que peut être la veine familiale mûre et avancée et surtout de la relation complexe, unique et individuelle parent-enfant ...
 

Du réalisateur du magnifique et poignant Nobody knows (2004), Still walking que je viens de voir deux fois pour mieux m'en imprégner est une chronique familiale qui se passe sur une journée et demie, à l'occasion de l'anniversaire de la mort du fils aîné, Fenjei, mort noyé accidentellement quelques années auparavant en voulant sauver un jeune homme ...

Note : 3.5/5 (12 notes)


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