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22
06
2009

Morse - Tomas Alfredson

11 chroniques recensées

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Morse,
De

Avec K. Hedebrant, L. Leandersson, P. Ragnar

Sortie en salle le 4 Février 2009
Morse - Tomas Alfredson
.
 

Morse (titre français totalement inapproprié – qui d'ailleurs fait plus penser à un gros morse sur la banquise qu'à l'alphabet Morse – alors que Låt den rätte komma in signifie « Laisse entrer la bonne personne ») est le meilleur film suédois – et plus largement scandinave – de ces dernières décennies, le meilleur depuis Fanny et Alexandre. Tomas Alfredson a réussi a faire un film fort, troublant, sensible, en affirmant un langage cinématographique très personnel, qui agit directement sur l’inconscient, là où la plupart des productions scandinaves sont des produits culturels étatiques, formatés (depuis plus de 10 ans on ne voit quasiment que du sous-Dogme en Scandinavie), moralisateurs, bien-pensants et creux ...
 

Porté par le vent nordique, par un buzz enthousiaste et par un récent grand prix à Gerardmer, Morse débarque à point nommé dans un début d'année marqué par le revival des vampires. Ni ail ni Christopher Lee dans cette cuvée 2009, mais des suceurs de sang bourrés de scrupules et d'idées noires, quitte à mourir de faim. Mais sur une balance dont les deux extrémités seraient Twilight et True blood, Morse se situe clairement plus près de la nouvelle série d'Alan Ball. Les deux héros ont beau avoir douze ans chacun (du moins en apparence), le film de Tomas Alfredson est placé sous le signe de la maturité, loin de la romance un peu cucul des très chastes ados de chez Catherine Hardwicke ...
 

Le vampire a la côte en ce début d’année 2009. Après le méga-succès des vampires teens de Twilight, voici les vampires Ikéa à tendance autiste de Morse, Låt den rätte komma in pour le titre original, en gros « Laisse entrer la bonne personne », tout juste auréolé du Grand Prix et du Prix de la Critique au dernier festival de Gérardmer. Un jeune blondinet à la coiffure aussi improbable que l’existence de réels vampires, risée de son bahut, aspirant à une vengeance sanglante sur ses camarades tortionnaires, rencontre une jeune brunette qui n’aime pas le soleil, n’a jamais froid et dégage une drôle d’odeur quand ses canines sortent de ses gencives, bref c’est une vampire ...
 

Ce qui frappe immédiatement dans ce film, Morse, c'est la neige d'un blanc immaculé que l'on voit pendant tout le film et qui donne un aspect un peu irréel. Nous sommes en Suède dans la région de Stockholm, dans une petite ville au début des années 80 (Brejnev est encore au pouvoir en URSS). Installé récemment dans la ville, un homme d'une cinquantaine d'années, d'aspect anodin, s'attaque à un homme en lui faisant inhaler un produit qui endort. Très tranquillement, il pend sa victime par les pieds à un arbre et la saigne comme un cochon ...
 

Curieuse coïncidence que celle de la sortie de "Morse" quelques semaines après le succès planétaire de "Twilight". A la lecture des synopsis, on pourrait croire que tous les deux racontent la même histoire, l'amour impossible entre deux ados, un humain et un vampire, dans un décor contemporain. Pourtant, il n'y a quasiment aucun point commun entre les vampires végétariens de Forks et les deux inquiétantes créatures de Blackeberg, le serial killer maladroit qui tente de saigner les ados comme on tue le cochon en Lozère, et la gamine blafarde et insensible au froid qui réussit un Rubik'Cube en quelques secondes (ça fout la trouille !) ...
 

Tomas Alfredson oppose aux ambiances sombres, aux faibles lumières des feux de cheminées ou autres lueurs des candélabres d’antan la majestueuse clarté ouatée de la neige. Là dans cet univers scandinave, dans cette petite banlieue moderne le béton remplace les murailles de pierres des vieilles cités « Draculéiennes ». Dans ce conte fantastique, moderne et merveilleux, entourés de quelques adultes, des enfants, presque ados apportent si j’ose dire une sacré dose de sang frais à ce genre déjà tant décliné ! Le film de vampire ! ...
 

Avec son côté film d’auteur fauché, avec ses plans discrets sur la misère d’une banlieue de Stockholm, avec ses personnages aussi tristes que chaleureux, avec ces pulls de mauvais goûts issus des années 80, avec ce froid qui ne cesse de s’abattre, « Morse » a tout l’air d’un film au contexte social fort. On pense dès le départ au cinéma de Lucas Belvaux, « La raison du plus faible » en tête ...
 

Alors... ouais la mise en scène est plutôt soignée, quelques beaux cadres, un peu d'échelle de plans (beaucoup de gros plans malgré tout, mais utilisés par moment de façons peu courante, encore que...) et quelques beaux effets sonores de-ci de-là. On sent bien l'intention d'Alfredson de nous offrir quelque-chose d'un peu différent et de cinématographique. De beaux moments de montage également, notamment lors d'une séquence fatidique pour Blondinette (quand il affronte ses vilains) qui est désamorcé d'une belle façon... Je vous laisse découvrir la chose. Un bon point aussi pour les deux gosses qui ne sont totalement horribles comme la plupart des enfants de cinéma ...
 

Je rattrape toujours mon retard sur le mois de février, avec ce soir Morse, film suédois de Thomas Alfredson. Sorti en gros en même temps que le premier épisode de Twilight, ce film n’a eu aucune chance et a connu un succès limité comme en témoigne son effacement quasi total des salles obscures de France et de Navarre1. Pourtant, Morse, c’est Twilight… mais en bien ! Il est facile et en même temps assez artificiel de comparer Morse et Twilight. Certes, les deux films ont le même thème de base, à savoir un couple d’adolescents dont l’un des deux membres est un vampire. Mais mis à part ce point commun, les films n’ont absolument rien à voir ...
 

Un film étrange. Générique silence complet, de la neige qui tombe... L'histoire d'amour (?) d'un blondinet et d'une brunette, d'une douzaine d'années environ, sauf que le blondinet en question est un maigrichon à lunettes souffre-douleur de ses camarades d'école et que la brunette lui avouera avoir douze ans "depuis un certain temps" et s'avèrera n'être rien de moins qu'une vampirette ...
 

Tandis qu'on milleniumise à fond les ballons, qu'on toualaïte à peine moins, il est un grand petit film qui fait s'embrasser une scandinavitude à nulle autre pareille et une relecture toute contemporaine du mythe vampire qu'on semble avoir déjà oublié cinq mois après sa sortie française (déjà en retard d'un an sur le reste du monde !) ...

Note : 3.8/5 (27 notes)


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