Source : Playlist Society
On a beaucoup entendu dire, ces derniers jours à Cannes, que Happy End était un simple best-of de la filmographie de Michael Haneke, compilant des séquences de ses précédentes œuvres pour livrer un film creux et sans autonomie dramaturgique ou stylistique. Il est vrai que ce nouveau long-métrage du réalisateur bi-palmé de 75 ans fait régulièrement écho à des motifs bien identifiés de son cinéma : l’introduction qui montre durant plusieurs minutes un téléphone portable filmer de façon voyeuriste des scènes de la vie ordinaire évoque par exemple les angoissantes vidéos que recevait le couple de Caché ; la forme chorale, qui suit plusieurs membres d’une famille bourgeoise de Calais pour montrer combien chacun transporte son lot de névroses personnelles, peut rappeler Le Ruban Blanc et sa diffusion collective d’un mal qui atteint toutes les générations et fragilise les enfants [..]