Source : A la poursuite du vent
Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,L'Espoir, dont l'éperon attisait ton ardeur,Ne veut plus t'enfourcher! Couche-toi sans pudeur,Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle butte.Résigne-toi, mon cœur; dors ton sommeil de brute.Esprit vaincu, fourbu! Pour toi, vieux maraudeur,L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute;Adieu donc, chants du cuivre et soupirs de la flûte!Plaisirs, ne tentez plus un cœur sombre et boudeur!Le Printemps adorable a perdu son odeur!Et le Temps m'engloutit minute par minute,Comme la neige immense un corps pris de roideur;— Je contemple d'en haut le globe en sa rondeurEt je n'y cherche plus l'abri d'une cahute [..]