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CinemaniaC
L'étoile imaginaire, De Gianni Amelio Avec S. Castellitto, L. Tai, A. Costabile Sortie en salle le 24 janvier 2006 Sortie en DVD le 19 septembre 2007 | |
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Film rebaptisé de dernière minute "L'Etoile imaginaire", il s'agit bien du film italien de Gianni Amelio "Il Manque une étoile" ("La Stella che non c'e", 2006 ) en sélection officielle au dernier festival de Venise. Un réalisateur qui avait déjà obtenu auparavant le Lion d'or à Venise avec "Mon Frère" ("Cosa Ridevano",1999). Considéré en Italie comme du même niveau de Nanni Moretti, Gianni Amelio s'était fait connaître à Cannes avec "La Cité du soleil" ...
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Commentaires
Un film qui ne manque pas d'étoiles ...
C'est d'abord un autre regard sur la mondialisation et les délocalisations : des chinois sont venus en Italie acheter un haut-fourneau vétuste. Un ouvrier italien de la maintenance, accompagné de son interprète, tente de leur courir après, de Shanghaï au désert de Gobi en passant par Chongqing (la plus grande municipalité du monde) : "chercher une aciérie dans la Chine moderne" va sans doute remplacer la trop vieille expression "chercher une aiguille dans une botte de foin".
C'est aussi une douce alchimie entre l'italien et la chinoise : c'est le choc des cultures et lentement mais sûrement, l'européen perd ses préjugés.
Après avoir quitté son Italie post-industrielle, désertée et délabrée, il découvre une Chine industrieuse, pleine de vie et d'humanité, où les hauts-fourneaux mis au rebut semblent avoir droit à une seconde chance.
C'est visiblement avec amour que Gianni Amelio filme les usines et les aciéries, devenues si rares au ciné aujourd'hui.
Dans ce décor industriel, c'est un film à trois personnages : l'italien, la chinoise ... et la Chine. Chaque nouvelle scène apporte son lot de découvertes et ote une pelure de l'oignon : on goûte avec plaisir à des personnages de plus en plus riches et complexes.
C'est aussi un road-movie qui rappelle à ceux qui l'auraient oublié que l'étoile imaginaire est moins essentielle que sa quête et que la destination importe moins que le voyage lui-même. Un film doux et contemplatif (sans que l'on s'y ennuie un instant) où la caméra s'attarde sur les visages et "les gens" (et seuls Dieu et Mao savent combien ils sont nombreux là-bas !) et où l'on apprend à vivre au rythme des transports chinois.
C'est visiblement avec amour que Gianni Amelio filme une Chine comme on n'aura sans doute guère l'occasion de la voir.
C'est enfin une heure trois-quarts de cinéma intelligent et l'on ressort de la petite salle du petit cinéma avec un grand sourire, et l'impression d'avoir dégusté une savoureuse gourmandise aux multiples et subtils parfums. Hmmm, un régal !
Alors ne manquez pas ce délicieux dessert qui aura bien failli nous échapper.
BMR & MAM - 14.03.07 à 21:46 - # -